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Le quart d'heure du quatre-heures cinématographique et autres douceurs

Le quart d'heure du quatre-heures cinématographique et autres douceurs
  • "Le quart d'heure du quatre-heures cinématographique et autres douceurs" regroupe des analyses, critiques, récits, points de vue personnels sur le cinéma, le théâtre et l'art. A lire avec un thé ou un chocolat chaud.
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Le quart d'heure du quatre-heures cinématographique et autres douceurs
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23 mars 2013

Pérégrinations théâtrales avec Socrate

Depuis que Socrate est venu squatter chez moi (je ne relaterai pas ici les propos quelque peu insultants que ce dernier a eu à mon égard), j’ai dû me séparer de mes attributs capillaires (n’essayez pas de comprendre le rapport même s’il y en a un) pour partir à la recherche de la connaissance pour un temps indéterminé.

Au cours de mon enquête, j’ai découvert que la lumière pouvait être une partenaire de danse poétique dans laquelle un homme pouvait se fondre amoureusement (Ambiente au Cent-Quatre) et qu’une pyramide d’acrobates pouvait marcher sur des œufs sans les casser (Knee Deep à L’Européen) pour que ceux-ci finissent dans le ventre barbouillé d’un acteur dont on ne voit plus que les traits las et fatigués dans une mise en scène peu inventive (NB : un informateur vient de me faire part qu'il s'agissait en réalité  d'un début de gastro, l'intéressé de Dreyfus/Devos - D'hommages sans interdit(s) au Petit Hébertot s'est depuis soigné). J’ai également appris que Thibault et Parisot devraient davantage s’inspirer du théâtre militant grec qui utilise habilement l’humour comme moyen de dénonciation (Vive la crise ! à la Comédie Saint Michel), qu’il existait encore des comédies de boulevard aussi généreuses que les hanches de La maîtresse en maillot de bain (Café de la Gare) et que du Feydeau mis en scène par une troupe d’amateurs pouvait donner un spectacle très moyen dont le mauvais goût pour le turquoise était difficilement pardonnable (Tailleur pour dame à la Comédie de la Passerelle).

A ce stade de l’enquête, Socrate m’a prise à part pour un petit bilan personnalisé : « Petite, t’as fait des progrès et tu t’es bien calmée sur tes folles envies de révolution mais ce n’est pas suffisant pour que tes cheveux repoussent ! Il faut que tu ailles voir La vie de Galilée au Lucernaire ; ça tape sur Aristote et j’adore ça ! Et t’as intérêt à me rendre un devoir dessus ! ». Le voici :

 

1357576720_affiche_galilee_300La Compagnie du Grand Soir soulève plusieurs questions et attentes. Si je ne sais pas pourquoi cette compagnie a choisi ce nom, il s’ancre néanmoins dans une culture révolutionnaire et populaire. A cela s’ajoute une pièce aussi difficile que La vie de Galilée de Bertolt Brecht qui a été remaniée plusieurs fois par le dramaturge et très peu mise en scène à cause de sa durée et de son nombre colossal de personnages. Mais de cela, la Compagnie du Grand Soir ne semble avoir cure. Au contraire, elle semble s’amuser constamment de ce duel de David contre Goliath dans un spectacle d’une intelligence rare.

S’il y a bien un nom dont les enseignants ne cessent de parler durant des études théâtrales, c’est bien celui de Bertolt Brecht, de son théâtre épique et de son procédé de la distanciation, termes souvent obscurs et qui peuvent sembler parfois désuets. Or, dans cette Vie de Galilée tout prend son sens avec force dans une dramaturgie du montage à la fluidité remarquable qui suit la raison et la passion, l’ordre et la morale, l’âme et l’esprit de celui qui a révolutionné l’Histoire de l’astronomie.

S’il est souvent question de révolution (étymologie : « rouler en arrière » ou « retourner »), par exemple terrestre et scientifique, c’est la révolution théâtrale qui m’intéresse tout particulièrement à travers un voyage dans l’Histoire du théâtre : le musicien/le conteur est un guide dont la voix éclaire l’assistance/la cité comme le rappelle Victor Hugo, les maquillages poussés à l’outrance renvoient aux masques de la commedia dell’arte, les décalages anachroniques sont fréquents pour rattacher l’époque diégétique à la nôtre, les changements à vue, les tableaux, les numéros bouffes et ceux inspirés de la pantomime et des cabarets apportent également des respirations nécessaires et habilement amenées.

galilée2On ne peut qu’applaudir Christophe Luthringer, ses quatre comédiens (Régis Vlachos, Charlotte Zotto, Aurélien Gouas et Philippe Risler) et son musicien (Jean Christophe Cornier en alternance avec Gilles Vincent Kapps) qui s’approprient ces procédés brechtiens avec un amour du théâtre, une grande richesse du comique et une  ingéniosité bluffantes grâce à une malle magique et des moyens de bric et de broc qui parviennent à nous emmener dans un univers poétique, fantasque mais aussi sombre dans la trajectoire d’un homme confronté à l’obscurantisme, sujet encore ô combien actuel. Or, c’est bien sur cette notion que repose cette Vie de Galilée à travers l’histoire mais aussi et surtout à travers la transmission de la connaissance par une multiplication des points de vue, par la vulgarisation des sciences et par un éveil de la conscience critique du spectateur sur ce qui est dénoncé. Les moyens théâtraux énumérés précédemment servent à l’interroger et le mettre à distance sur ce qu’il se passe sur scène, tout comme les comédiens la marquent dans leur jeu avec des ruptures de l’illusion théâtrale et l’endossement de plusieurs personnages caricaturaux. Ainsi, quand le spectacle prend une tournure plus dramatique, le spectateur n’est jamais totalement en proie à l’émotion pure même si le résultat n’en est pas moins beau et grave. Le héros aristotélicien sauvé à coup de deus ex machina laisse place à un anti-héros soumis aux tourments de l’homme moderne qui a rendez-vous avec la lune de ses nuits blanches.

Si la décantation du sens est nécessaire, les sensations suscitées pendant le spectacle sont bien vives. Cela transpire sans cesse, à chaque seconde, sur tous les comédiens qui s’élancent du même souffle divin avec maîtrise, générosité et humilité. Et quand j’y réfléchis bien, je crois que ce qui m’impressionne le plus, c’est l’intelligence avec laquelle cette compagnie fait honneur à la maxime de Socrate : son nom, sa pièce et son spectacle sont d’une cohérence et d'une connaissance époustouflantes, celles d’une grande compagnie qui fait vivre une douce révolution où le théâtre populaire s’envole vers la voûte céleste d’un grand soir.

 

PS : Bon, Socrate m’a mis un 3 parce que « Petite, même si tu as appris que la révolution douce était possible, tu crois que tu vaux une meilleure note à côté de Platon qui a été mon élève ? Je ne vais quand même pas te faire le remake de la meuf qui fait le buzz sur internet à cause de ses élucubrations capillaires ? T’as suffisamment de problème avec les tiennes ! ». Socrate est cash mais maintenant je l’aime bien.

 Pauline Pécou

Spectacles encore à l'affiche à Paris avec les liens vers BilletRéduc :

- La maîtresse en maillot de bain

- Vive la crise !

- Dreyfus/Devos - D'hommages sans interdit(s)

- Tailleur pour dame

- La vie de Galilée

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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26 octobre 2012

Contes à Rebours - Le Teaser Contes à Rebours est

Contes à Rebours est une web-série de 15 épisodes de 9min dans l'univers détourné des contes de fées. Venez découvrir son univers sur www.contesarebours.com et venez soutenir le projet sur http://www.touscoprod.com/project/produce?id=384 !
24 octobre 2012

Pourquoi il est intéressant de voir les navets de Jean-Marc Barr.

world is yoursAimer le cinéma, c’est bouffer de tout et n’importe quoi. Odeur de choux de Bruxelles que te cuisine ta grand-mère, salade de fruits gourmande dont il ne reste plus rien car ton père est passé avant toi, ou pot de bretzels pour l’apéro (soit une apparence pas très sexy qui peut détonner selon la quantité de sel ajoutée ; demander à Mlle PF pour plus d’infos). Bref, quand on prend le risque de bouffer, déguster, avaler ou siroter tout et n’importe quoi, on prend toujours le risque de perdre ou gagner 1h30 de sa vie. Pour alimenter certaines pulsions filmivores tout en veillant à un certain régime en mode « quota de films français », j’ai découvert la VOD sur ma TV. « Regardez autant de films que vous voulez avec le forfait Infinity pour 9,90€ ! » Pour moi qui ne comprends rien au Torrent, cette offre me faisait rêver, un peu comme « The world is yours » pour Tony Montana. Et comme lui, je me suis rendu compte que ces slogans chocs avaient un arrière-goût d’épitaphe. La cause : la loi du marché audiovisuel où beaucoup de casseroles (je ne parlerai pas des fours ici contrairement à mon article sur Blow Out), sont vendus dans un gros bouquet d’instruments de cuisine dont certains ont des formes bizarrement phalliques.  Or, force est de constater que cinéma et sexe ne font pas souvent bon ménage.

A une époque où l’ultra violence gicle sur nos écrans, la représentation du sexe peine à trouver sa place, souvent cantonnée aux films érotiques, pornographiques ou militants virant à l’obsessionnel. Certes, il y a déjà eu de beaux ou bons films qui ont utilisé la représentation du sexe comme un moyen et non comme une fin, comme Le dernier tango à ParisLady Chatterley ou 29th Palm, mais pour beaucoup d’autres la zone reste encore floue entre ces deux notions, comme Romance X, Année Bissextile (cf. article) ou les derniers films de Jean-Marc Barr avec lesquels j’ai eu des déconvenues récurrentes dans mon régime quota qui se sont déroulées en trois temps : 1) American Translation 2) J’aimerais pas crever un dimanche 3) Chroniques sexuelles d’une famille d’aujourd’hui. Pour contrer toute attaque de sado-masochisme scopique me concernant, je tiens à préciser que j’ai vu le premier film pour des raisons personnelles et que je ne connaissais pas encore le cinéma de Jean-Marc Barr, que j’ai choisi aléatoirement le deuxième sur ma VOD (JMB y joue mais ne le réalise pas) et que j’ai regardé le troisième (sans avoir vu la bande-annonce) avec scepticisme mais en m’accordant le bénéfice du doute. Je suis passée à côté du bénéfice et le doute n’est plus : Jean-Marc Barr devrait arrêter de faire des films.

welter-Eros-et-Thanatos-encre-aquaS’il y a bien un critère exécrable au cinéma, c’est la propension de certains réalisateurs à se regarder le nombril. Les réalisateurs de ces films n’échappent pas à la diphtérie : le discours, rongé par la pédanterie, se bloque et il n’en sort que de tristes relents que l’on a voulu atténuer par un bain de bouche premier prix. Pourquoi ? Parce que ces trois films souffrent d’une certaine paresse intellectuelle en abusant de grands thèmes et de clichés qui conduisent à un narcissisme stérile et qui ne devraient pas être utilisés comme une fin en soi mais comme des moyens pour accéder à une réflexion esthétique nouvelle. Si les pitches de base pouvaient être intéressants (rapprochement au dogme 95 et proposition de montrer une nouvelle représentation du sexe au cinéma à travers les générations en réalisant un entre-deux entre le cinéma érotique des années 70-80 et la pornographie pour Chroniques sexuelles d’une famille d’aujourd’hui, thèmes fondateurs de l’Eros et du Thanatos pour American Translation et J’aimerais pas crever un dimanche) ces trois films ne brillent que par la gratuité de la représentation du sexe au cinéma.

Si J’aimerais pas crever un dimanche se détache des deux autres parce que les scènes de sexe sont moins présentes et crues et que les acteurs ne sont pas mauvais, il est toutefois à en crever par sa complaisance du morbide qui explore tous les domaines (la nécrophilie fantastique, le SIDA, le suicide, le SM, l’échangisme, le triolisme) tout ça pour pseudo-expliquer le duel entre les instincts de vie et de mort qui poussent à l’auto-destruction (comme si on ne le savait pas déjà). Or, à force de vouloir parler de tout, il ne parle de rien. C’est un peu la même chose pour American Translation et Chroniques sexuelles d’une famille d’aujourd’hui mais en pire. Si le premier a été fait avec plus de moyens, une esthétique qui s’éloigne du Dogme 95 et une BO agréable, il n’en demeure pas moins que ces films souffrent de scénarios bancals et superficiels, de personnages caricaturaux à la psychologie absente, de comédiens souvent médiocres (malgré la difficulté des scènes tournées) et d’une réalisation peu inventive, voire palôtte. Au final il ne reste qu’une surenchère de clichés sans intérêt ni construction et une succession de scènes de cul lassantes parce qu’à force de vouloir choquer, on anesthésie son spectateur. Ce dernier se retrouve d’ailleurs bien lésé dans cette histoire. La célébration du sexe et des corps promise à travers un renouveau de la représentation est une publicité mensongère puisque seuls les réalisateurs se sont invités à cette petite fête. Leur obsession pour le sexe, et ce qu'ils en font, est tristement lourde et il aurait sans doute été préférable qu'ils continuent de se masturber (le cerveau ou autre) dans leur coin pour libérer la place à des films avec de vraies interrogations esthétiques.

Je pense que le cinéma doit tout explorer et le devoir d’un cinéphile est de tout regarder, et même ces réalisateurs égocentriques qui se gargarisent de palabres pseudo-innovantes et libertaires qui sclérosent, ici, le rapport entre le sexe et le cinéma qui devrait être une fête émancipatrice au lieu d’être un concept laxatif. A défaut de n’être encore satisfaite, je me réjouis quand même de manger de la merde maintenant pour ne pas en produire plus tard.

Pauline Pécou

J'aimerais pas crever un dimanche (1998), Didier Le Pêcher

American translation (2011), Christian Arold et Jean-Marc Barr

Chroniques sexuelles d'une famille d'aujourd'hui (2012), Christian Arold et Jean-Marc Barr

 

19 septembre 2012

Websérie "Contes à rebours" - tournage du pilote cet automne !

 

CAR-Dossier_de_Presentation(1)_Page_01http://quiproquoprod.blogspot.fr/

On raconte qu'il existe un monde où vivent les personnages de conte. Il arrive par erreur que certains échouent parmi nous. Mais attention, s'ils restent trop longtemps sur Terre, de sombres et cruelles créatures issues du fond des âges viennent les dévorer, les faisant disparaître à jamais de la mémoire des hommes. On dit que pour ramener ces personnages dans leur monde, les plus grands sorciers et magiciens unirent leur forces et créèrent l'Ordre des Passeurs de Minuit, comptant parmi ses membres les personnages les plus valeureux ainsi que des hommes pour les aider dans leur quête. Leur devise tient en une phrase :

"Un personnage hardi aidé d'un humain averti

Pour ramener avant minuit ceux qui vont perdre la vie"

Chunny, soeur du petit chaperon rouge et nouvelle recrue de cet Ordre, est envoyée sur Terre. Sans réelle expérience et avec comme seule aide Alex, jeune écrivain parisien qui aurait préféré ne jamais entendre parler du peuple imaginaire, elle devra sauver ses pairs et mener l'enquête sur ce qui se révélera être le premier meurtre de personnage de conte que le monde imaginaire n'a jamais connu, et bien plus encore....

 

Le temps est venu, chères damoiselles, d'enfiler vos souliers de vair, et vous, fiers damoiseaux, de lacer vos bottes de sept lieues. Fermez bien vos chaperons, cramponnez-vous à vos balais et découvrez ce que Grimm et Perrault ne voulaient pas que vous sachiez !

 

CAR-Dossier_de_Presentation(1)_Page_02Produite par l'association Quiproquoprod, la série Contes à rebours propose d'oublier tout ce qui a été lu sur les contes de fées et de rejoindre un monde étrange et déluré où évoluent des personnages hauts en couleur.

A chaque épisode, un nouveau personnage détourné échoue sur Terre, comme une fée Clochette dealeuse de poudre hallucinogène, un Robin des bois activiste écolo, un Jimini Criquet adepte de soirée S.M. ... Malgré leurs différences et différents, Alex et Chunny vont devoir unir leur efforts pour le ramener au carrosse magique avant les douze coups de minuit qui sonneront la fin de l'épisode. Ensemble, ils devront également résoudre une mystérieuse enquête de meurtres, découvrir le côté sombre des contes et l'identité de celui que l'on surnomme "l'Ensorceleur' tout au long de la saison 1.

Humour, action et émotion sont les trois fées protectrices penchées sur le berceau de cette série. Ajoutez un zeste de Paris enchanté, une pincée d'expériences interdites, un soupçon d'histoires d'amour, et vous obtiendrez un cocktail détonnant servi en quinze épisodes de neuf minutes et à déguster frappés sur le net.

 

 

19 septembre 2012

"A l'aube de la création" : note d'intention mise en scène

422890_10151013855081277_702845219_nIl y a quelques années, j’ai eu un coup de cœur foudroyant pour un jeune artiste, auteur et comédien. Cheveux hirsutes, barbe brousailleuse, sourire malicieux et regard d’une douceur bleutée. Ce « type », Zack Naranjo, cachait définitivement quelque chose. Alors que j’avais été longtemps baignée dans une culture « classique », celle des grands textes et des grands noms, issue de mon héritage familial et de mes études de lettres, je me suis retrouvée plongée dans un bain nouveau et destabilisant où les bulles crépitent, changent de couleurs et explosent pour laisser place à une eau tournoyante et mystérieuse.

En lisant A l’aube de la création, j’ai tout de suite été replongée dans ce bain. Les personnages virevoltent sans cesse, les répliquent claquent, les personnalités craquent, les situations se répètent pour mieux se déconstruire et lorsque nous croyons être arrivés à l’acmé d’un délire jubilatoire et généralisé, l’auteur se joue de nous lors d’une dernière révérence espiègle.

Lorsque Zack Naranjo m’a proposé de mettre en scène A l’aube de la création, c’est sans hésitation que j’ai accepté de me lancer dans cette folle aventure parce qu’il me fallait donner vie et corps à ces personnages et matérialiser toutes les images et sensations que cette pièce si dense m’avait procurées !

Sans doute inconsciemment, c’est en terme de couleurs que j’ai pensé cette mise en scène. J’ai cherché à appliquer un dégradé personnalisé à chacun de mes comédiens, au potentiel caméléonesque précieux, dans la perspective de créer un monde hybride en diluant différents solvants : cynisme sérieux et absurdités légères, nonchalance touchante et pédanterie désopilante, hystéries manipulatrices et névroses aimables, réalité fantasque et fiction farfelue.

Si Zack Naranjo a été fortement influencé par la peinture dans l’écriture de A l’aube de la création, je l’ai été à mon tour dans le dessein de mettre en forme cette comédie comme une série picturale aux couleurs vives où chaque acte peut se voir comme un tableau éclairé par des projecteurs aux intensités variables, dévoilant des traits de pinceaux invisibles auparavant et révélant habilement des mœurs et portraits d’une société décadente dont nous, la Compagnie du Poisson qui Pique, ne cesserons de nous jouer pour provoquer des éclats de rires jaunes, nacres, verts, bleus ou noirs.

Pauline Pécou

 

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19 septembre 2012

"A l'aube de la création", comédie de Zack Naranjo mise en scène par Pauline Pécou

 

 

218207_473945432623708_887691019_oEnsemble des critiques sur A l'aube de la création, comédie de Zack Naranjo mise en scène par Pauline Pécou assistée de Marion Soffiotti. Avec Hugo Le Guen, Brice Landwerlin, Alice Mesnil, Camille Fiévez, Christopher Bayemi, Mathilde Bourbin et Ronny Mottura. Jouée du 5 septembre 2012 au 11 janvier 2013 au Théâtre du Guichet Montparnasse à 22h les mercredis et vendredis.

" A l'Aube de la Création" est une comédie en trois actes qui met en scène huit personnages plongés au coeur de l'irrationnel.

Martin Gasso est un écrivain raté confronté à l'échec permanent de tout ce qu'il entreprend, tant d'un point de vue professionnel que social. Humilié une nouvelle fois par son entourage, Martin se met en tête d'écrire LE chef-d’œuvre ultime pour se racheter un honneur. Mais sa création va vite le dépasser, de la manière la plus étrange qui soit...

Merci à tous et encore mille fois à nos 33 kisskissbankers pour leur soutien indéfectible.

 => Marie F., Patate, Nanou, Cédric, Mouch', Lune, jojojo, ecureil, brigedemonac, laurent.soffiotti, papy-marie, jos, Batbox, cova, Erik U., Ludovicleguen, Danyel, mickael.savigni, adelitanie, Ninis, Myriam.Daniel, Kyass, Claudebpb, quietman, cricri, Salope25, Thib'o, pomline, Mimi.M, monique.maurel.9, yaste, Marcap et Blackmadinina

http://www.kisskissbankbank.com/fr/projects/a-l-aube-de-la-creation/contributors

https://www.facebook.com/events/476608612357939/

http://www.guichetmontparnasse.com/ 

DHAK, le 09/12/2012, sur BilletRéduc - Le magnétophone tourne encore ! - 10/10

Entraîné par un ami ! Je suis allé voir cette pièce sans même en connaître le thème! Ma surprise fut grande ! A aucun moment je me suis ennuyé. La pièce est bien écrite, drôle, délirante, rythmée et surtout intéressante. Des répliques vous feront mourir de rire. Tous les acteurs sont impliqués et habités par leur personnage. Vraiment une pièce à recommander à toutes et tous qui souhaitent aller passer une soirée de détente ! Bref à aller voir malgré l'horrible sacrifice de Wafou ! Paix à son âme.

SORIKOU, novembre 2012, sur BilletRéduc - Rafraîchiassant ! - 9/10

Aller voir cette pièce = passer une bonne soirée! Une belle bande de comédiens qu'on se délecte de voir à chaque scène dans une pièce originale et péchue. Mention spéciale à Zack Naranjo qui excelle tant dans l'écriture que dans la comédie.

MISTERG, novembre 2012, sur BilletRéduc - Frais, dynamique, drôle ! - 8/10

Parfait pour une bonne soirée détente. Merci a toute la troupe vous êtes dynamique et vous nous avez bien fait rire.

ANNANA, le 01/11/2012, sur le Figaro étudiant - Une vague de fraicheur !
Moi qui était assez septique au sujet des comédies de nos jours, je peux vous dire que j'ai été agréablement surprise de voir (enfin) une comédie qui a du rythme, du sens et raconte une histoire bien ficelée avec des personnages pour le moins colorés ! Et quelle joie de retrouver 8 comédiens sur scène, c'est tellement rare aujourd'hui et pourtant c'est tellement bon ! Je la recommande vivement, c'est tout public : ce qui aime le théâtre, ce qui ne l'aime pas et de 7 à 77 ans !

BRD75, le 10/11/2012, sur BilletRéduc - Inégal - 6/10

La qualité de l'écriture et le rythme est inégal. Mais cela reste sympathique !

EMMAJADE, le 08/11/2012, sur BilletRéduc - Une bouffée d'air frais !!! - 10/10

ça fait un bien fou ! Rire garantie du début à la fin, des acteurs attachants, j'ai adoré !!!

FABRICE2PARIS, le 08/11/2012, sur BilletRéduc - pas déçu - 8/10

Bonne pièce, l'ensemble super bien joué et des comédiennes très charmantes!! à faire connaitre!!

ANTHONY5, octobre 2012, sur BilletRéduc -Une bonne surprise ! - 8/10

En ce qui me concerne, j'ai passé un très bon moment avec cette troupe ! J'y suis allé sans trop savoir à quoi m'attendre et j'ai été très surpris de voir cette pièce : c'est bien écrit, le sujet est intéressant, c'est rythmé et la fin est vraiment inattendue ! Je souhaite une longue vie à cette pièce et surtout à ces comédiens plein d'énergie qui nous la font partager sans modération ! !

LOBO, octobre 2012, sur BilletRéduc - Manque d'esprit - 3/10

Gros problème de rythme et de mise en scène pour ce spectacle, qui devient vite très ennuyeux. Quand aux acteurs, la plupart ont un jeu si caricatural que l'on ne peut que le prendre au 2 ou 3éme degrés. C'est dommage, car le thème de la pièce (que l'on découvrir qu'après une heure...) était plutôt prometteur.!

DANYEL-JAMES, le 11/10/2012, sur BilletRéduc - La rencontre improbable du loup et du phoque - 9/10

Vous prenez un pièce jouée par Pierre Arditi, un délire de Fabrice Lucchini, un one woman show d'Anne Roumanoff, un film de Woody Allen, un discours de Nicolas Sarkozy, un monologue du Vagin, un sketche de Raymond Devos... puis vous agitez frénétiquement le tout et ce que vous obtenez n'a finalement rien à voir avec ce spectacle pour le moins déjanté. Alors, pour vous faire une vraie idée, une seule solution : allez-y : c'est soit le jour des enfants, soit celui du poisson, jusqu'en janvier prochain (sauf internement prématuré des membres de la troupe).

MCM, le 06/10/2012, sur BilletRéduc - Un bon spectacle dans l'ensemble - 6/10

Sans avoir ri aux éclats, mais le thème et le jeux des comédiens est sympa, avec une fin inattendue. Une troupe à suivre!

MAACBE, le 01/10/2012, sur BilletRéduc - A voir ! - 10/10

Une intrigue captivante, des jeux de mots, des mots d'esprit, des acteurs de talent... Nous nous sommes laissés transporter pour notre plus grand plaisir. Une comédie à mourir de rire. Merci.

XOUNETTE75, le 30/09/2012, sur BilletRéduc - Génial - 10/10

Nous nous sommes régalés ! Un texte déjanté et plein d'humour, une histoire originale et surtout une troupe d'acteurs qui a la pêche !

MYRIAN GARAT, le 27/09/2012, sur https://www.facebook.com/events/476608612357939/

A L'Aube de la Création une très bonne pièce, de très bons acteurs, à voir absolument.

NIROS 21, le 24/09/2012, sur BilletRéduc - Eh ben c'est vach'ment bien! - 8/10

J'y suis allé vendredi soir, par curiosité (on m'en avait dit du bien), et je n'ai pas été déçu! C'est barré, c'est pêchu, et bien qu'ils n'en sont qu'à leurs débuts (je suis allé à la 4è représentation) les acteurs sont déjà tous bien en place. Du rythme, des rires, de bons acteurs: qu'est-ce qu'il vous faut de plus..? Moi, je crois bien que j'y retournerai.

 SIMONE ALEXANDRE - THEATRAUTEURS - http://www.theatrauteurs.com/

Ecrire et monter une pièce à huit personnages en une époque où nos scènes ont tendance à être envahies par les monologues, le projet était ambitieux. Pourtant n'est-ce pas cela le théâtre, du monde et des répliques et puis de l'action, encore de l'action, toujours de l'action !

Ici nous plongeons dans les arcanes d'une curieuse maison d'édition laquelle fonctionne de façon pour le moins particulière … Une atmosphère à la Tex Avery flotte dans l'air grâce à une poignée d'énergumènes fort hétéroclites ayant quelque peu tendance à se comporter comme des dingues.

Mais autant vous les présenter tout de suite,

Commençons par le Big Boss : Eric Denanty au nom prédestiné comme vous pouvez le constater (car deux, ça vaut mieux qu'un) lequel semble passer plus de temps à sabrer le champagne qu'à lire les manuscrits. Il a bien sûr, le verbe haut surtout avec ceux qui dépendent de lui (n'est-ce pas, Martin ?) et l'embardée facile,  au moment de franchir les portes. Boire ou conduire - une maison d'édition - il faut choisir mais il est vrai que la question ne se pose pas en une société où abondent les alcooliques mondains.

Laura est une ravissante et efficace attachée de presse pour laquelle n'en doutons pas beaucoup sont pressants, ce qui ne peut que faciliter les contacts. 

Passons maintenant à la vedette du lieu : Simon Chareb, auteur reconnu et paon de service qui se croit unique en son genre et dont on se demande en cette période de décadence littéraire s'il ne met pas tout son talent dans le choix des titres. " l'odeur abrasive de la chair " étant le genre d'ouvrage à trouver sa place dans l'enfer d'une bibliothèque.

Martin Gasso est son absolu contraire, doux rêveur qui n'écrit qu'en vers des contes pour enfants, des histoires de grenouilles à la recherche de l'âme soeur mais qui ne tombent que sur des iguanes.

Or, de façon incroyable, Martin semble hébergé par son éditeur lequel va lui lancer un ultimatum : écrire enfin une histoire qui tienne debout ou plier bagage dans les plus brefs délais. Sursis : une semaine. A part Amélie Nothomb avec le résultat que nous connaissons, personne n'aurait l'idée d'écrire en si peu de temps !

D'autant qu'un malheur n'arrivant jamais seul, la petite amie de notre Goncourt en herbe (Pauline) menace de le plaquer, elle qui rêvait du prince Charmant capable de l'arracher à son emploi de caissière à Gif-sur-Yvette. Les calendes grecques, c'est trop loin ! 

Et puis, il y a Moussa, l'inénarrable Moussa qui cultive son accent afouicain tout en citant très curieusement les auteurs classiques d'un revers distrait du torchon ou à l'issue d'un coup de balai.

Gardons nous d'oublier Damien et Karine venus tout droit de l'oeuvre en construction car comme chacun sait, il y a toujours un moment où les personnages commencent à avoir leur propre vie. 

Voilà, c'est à peu près tout ce que je peux vous dire de la pièce et c'est déjà beaucoup. Pour connaître la suite vous n'avez plus qu'à aller sur place y retrouver ces huit vibrionnants interprètes, parfois un peu excessifs mais qui peut le plus peut le moins, n'est-ce pas ? Et puis, si vous aimez flirter avec l'exotisme et le paranormal, allez-y, vous serez parfois un peu dépaysés mais certes pas déçus.

DJIMINI CRIQUET, le 21/09/2012, sur BilletRéduc - Courrez-y ! - 7/10
Les acteurs se font plaisir, et ça se sent ! Rien de tel que des personnages bien campés par des comédiens à l'énergie communicative pour passer un bon moment. Et si au rire se joint une intrigue pleine de surprises et de rebondissements, on ne peut qu'applaudir. Chapeau pour l'écriture intelligente, et pour la mise en scène dynamique et bien pensée. Ayant vu la première, j'ai hâte de voir la pièce gagner en expérience et se vernir avec le temps. Bon vent à vous !

BEATRICE CHALAND - Blog BCLERIDEAUROUGE - http://bclerideaurouge.free.fr/souvenirs%20de%20theatre%20bclerideaurouge.html

Envie de théâtre au présent ? +++

"A l'aube de la création", de Zack
Naranjo. Par "La Compagnie du Poisson Qui Pique".
(19-09-2012, 22h00)+++


"A l'aube de la création",
Dans le monde de l'édition,
On cherche des motivations
Pour dépasser les prévisions.

Au "Guichet Montparnasse",
Les éditeurs menacent
Les écrivains qui lassent
Déjà dès la préface.

Surtout, ne plus perdre la face
Quand il faut refaire surface,
Avec délicatesse et grâce,
Face aux obstacles et aux crasses.

Entre ses rêves et ses fantasmes,
Son existence "bat de l'aile".
Pour éviter les crises d'asthme
Et autres pensées parallèles,

Il fait de sa vie rationnelle
Une expérience exceptionnelle,
Surgie de songes irréels
Au pouvoir des mots bien réels.

Scénario imaginatif,
Aux moultes rebondissements,
Mis en scène bien savamment,
Pour des artistes créatifs.

Leur comédie très sympathique,
Faite de gentilles répliques,
Montre ce qui est important,
C'est bien, quand le roman se vend.

Bel ensemble de comédiens
Qui s'amuse de tout et rien,
Faisant honneur à leur auteur,
Jeune, dynamique et farceur.

JEAN REMI, le 19/09/2012, sur https://www.facebook.com/alaubedelacreation

Ah ah ah !!! De retour du Guichet Montparnasse où nous avons passé un bon et grand moment !!! Une écriture, une mise en scène et une interprétation énormes !!! Une salle comble et un public conquis !!!! UN GRAND MERCI pour cette très très bonne soirée passée en votre compagnie (du poisson qui pique) !!! A L'AUBE DE LA CREATION... A RECOMMANDER !!!! Big up !

Blog "La critique de ce que j'ai vu" de DOMINIQUE RENIER - http://lacritiquedecequejaivu.com/?p=220#comment-155

A L’AUBE DE LA CREATION - publié le 8 septembre 2012 par Dominique - 7/9/12

À l’aube de la création, de Zack Naranjo, mise en scène Pauline Pécou, au Guichet Montparnasse. Rencontre dans une maison d’édition de deux écrivains, le premier fort imbu de sa personne, le second raté (sa copine veut même le quitter tellement il est nul). Il va cependant se ressaisir, et écrire un best-seller en une semaine. L’écrivain suffisant enrage et l’accuse de plagiat, puis d’avoir un nègre (rôle tenu par un homme de couleur !), mais ça se complique car les personnages qu’il a créé dans son roman apparaissent et mettent leur grain de sel. Ça devient complètement surréaliste. C’est mené avec entrain par une troupe d’énergumènes fort drôles, la Compagnie du Poisson Qui Pique (« déjantés » dit le flyer, c’est l’adjectif à la mode, ça m’énerve), en une espèce de mélange Labiche/Jarry/Lewis Carroll/Marx Brothers assez réjouissant et on passe une bonne soirée. C’est 15, rue du Maine, jusqu’au 11 janvier.

ELBASTIANO, le 15/09/2012, sur BilletRéduc - Très bon ! - 7/10

Plein d'énergie et d'enthousiasme pour cette jeune troupe. Pièce à la fois drôle, poétique et loufoque. Petite salle, mais confortable. Un très bon moment en somme !

GAREYFENDER, le 14/09/2012, sur BilletRéduc - A ne manquer sous aucun prétexte !

Il y a dans cette pièce un "je-ne-sais-quoi" qui se démarque de toutes les comédies qu'il nous est donné de voir actuellement. Peut-être cela tient au fait qu'il est de plus en plus rare de voir 8 comédiens partager l'affiche d'une comédie, sans qu'aucun d'eux ne fasse office de "faire-valoir", peut-être est-ce du à cette énergie communicative et cette complicité hors-norme qu'ils nous font partager pendant plus d'une heure. Peut-être aussi parce qu'il n'est nullement question dans cette comédie - pour une fois - de mensonges, de rapports hommes/femmes, de maris trompés ni même d'enchaînements de quiproquos propices au théâtre de boulevard. L'histoire nous transporte dans un autre monde (celui de l'édition) par le biais de personnages hilarants portés par des comédiens à suivre de trés trés prés. Peut-être est-ce du, aussi, au fait qu'on reste constamment à l'affût d'une surprise, d'un revirement de situation, de genre... A ne manquer sous aucun prétexte !

ANONYME, le 12/09/2012, sur PREMIERE

Pièce bien ficelée qui fait successivement rire, sourire, rire et re-sourire ! Les comédiens nous transportent dans le microcosme de l'édition et tournent en dérision les travers des auteurs à succès. Aucun temps mort, des bons jeux de mots et beaucoup de bonne humeur. Merci !

PFFF, le 12/09/2012, sur le FIGAROSCOPE - Pièce à voir à tout prix !

Avec une mise en scène originale, moderne et efficace qui ne peut que mettre en valeur des dialogues dont la fantaisie et l'humour feraient rire un croque-mort, on ne peut que ressortir du Guichet Montparnasse, des crampes aux joues, les abdos douloureux et le sentiment certain d'avoir passé une excellente soirée. Pièce à voir et revoir sans modération !

ANONYME, le 12/09/2012, sur PREMIERE

Une pièce écrite mise en scène et jouée par une troupe de jeunes comédiens prometteurs ! J'ai passe un très bon moment ! Bravo au guichet Montparnasse de donner leur chance aux jeunes artistes !

JULIE T., le 10/09/2012, sur BilletRéduc - Génial ! - 10/10

Un texte particulièrement intéressant et drôle, des comédiens très à l'aise qui parviennent à emporter le public dans leur enthousiasme, une mise en scène plus que réussie... L'humour, tantôt noir, tantôt léger, parfois trivial, mais jamais creux, porte cette pièce du début à la fin et garantit de passer un excellent moment. J'y retournerai avec plaisir pour la faire découvrir à des amis !

ECUREUIL19, le 09/09/2012, sur BilletRéduc - Original et drôle

Un petit week-end a paris et pour changer une pièce de théâtre, pourquoi pas ? et bien oui et ce fut un réel plaisir, un petit théâtre sympa qui accueille une troupe de jeunes passionnés, c'est bien écrit, drôle et bien joué et ça m'a fait un bien fou ! bravo notre belle jeunesse, continuez à nous faire rêver.

POMLINE, le 08/09/2012, sur BilletRéduc - Allez-y ! - 9/10

Cette pièce fut un plaisir total. Tout m'a plu: comédiens talentueux, mise en scène intelligente, textes drôles et profonds, personnages hauts en couleurs,scénario étonnant et poétique. Tout ça dans un théâtre sympa, confortable et facilement accessible. Il y en a pour tous les goûts. J'ai passé une excellente soirée et ne me priverai pas d'y retourner avant janvier. Bravo à toute la troupe !

M. FINNA, le 08/09/2012, sur BilletRéduc - Que du bonheur!! - 10/10

Je ne saurais que trop conseiller aux amateurs de théâtre et de comédies d'aller voir cette pièce. 1h30 de rires et de surprises ininterrompus, des personnages complètement décalés portés par 8 comédiens exceptionnels ainsi qu'une intrigue originale et inédite pourraient suffire à convaincre les plus timorés. Le texte est fin, subtil, parfois potache mais jamais gratuitement vulgaire, les répliques sont très bien senties et font mouche. Outre l'énergie communicative de cette troupe à l'avenir prometteur, il se dégage de cette histoire un véritable propos de société, une réelle et constructive vision du monde littéraire, que viennent compléter une montée en puissance dans la folie la plus inatendue . On en ressort avec la satisfaction d'avoir beaucoup ri, et d'avoir des bribes de réflexion à partager.

LIEBE JUDITH, le 08/09/2012, sur BilletRéduc - Du louuuurd!! - 8/10

J'ai vu cette pièce hier soir en famille, et j'ai passé un super bon moment ! Contre la déprime ! Les acteurs sont supers, les actrices drôles et sexy ! Tout le monde était ravi !

SEPT-EPEES, le 08/09/2012, sur BilletRéduc - Le jour de la grenouille - 10/10

Une pièce qui réussit la prouesse d'être intéressante et hilarante à la fois! Des traits d'humour fins, des surprises, des retournements de situation. J'ai particulièrement aimé l'homme de ménage et l'éditeur ! En plus la salle est confortable !

CECILE, le 08/09/2012, sur BilletRéduc - Intrigue et Humour - 10/10

Pièce qui dure 1h30 mais passe comme 10 minutes, une fois le rideau tombé on en veut encore.

KYASS, le 07/09/2012, sur BilletRéduc - BOn moment - 8/10

J'ai passé une bonne soirée en compagnie de ces joyeux trublions. un spectacle drôle et bien écrit. bravo à tous pour leurs prestations.

OPERCULE, le 06/09/2012, sur BilletRéduc - Très bon moment - 8/10

Bonne comédie sur le monde de l'édition portée par des comédiens drôles et très dynamiques, j'ai passé un très bon moment. Un remède à la morosité !

DEMEZIA, le 06/09/2012, sur BilletRéduc - Un super moment - 10/10

Un pièce originale et très drôle, portée par une troupe de jeunes comédiens dynamiques. On passe un excellent moment (partagé par toute la salle si on peut en croire les rires qui fusaient de tous côtés ...)

IRMA, le 06/09/2012, sur BilletRéduc.com - Pétillant (comme un bon champagne) ! - 9/10

Histoire très bien ficelée qui parle de la création littéraire et de ses travers, les personnages sans être caricaturaux arrivent à nous arracher rires et sourires. Quelques répliques sortent vraiment du lot grâce au très bon jeu des acteurs ! Conte moderne et piquant, une bonne soirée à coup sûr. La première, d'hier soir, est plus que prometteuse pour la suite.

19 septembre 2012

"Objection !", votre nouvelle websérie FUNeste - pilote tourné en juin 2012

 

542434_10150906384064507_1816774359_nhttps://www.facebook.com/photo.php?fbid=10150906384064507&set=o.311514922261250&type=3&theater

Depuis plusieurs mois, vous vous préparez psychologiquement à vivre la Fin du Monde prévue en décembre 2012. Alors que vous étiez vils, vicieux et immoraux, vous vous êtes plongés par désespoir dans des lectures religieuses effrénées en espérant que le Monsieur-en-Haut-dans-les-Nuages vous pardonnera de tous vos péchés quand vos morceaux de corps explosés planeront dans l’espace pour venir s’écraser dans un cratère lunaire.


Imaginez que cette Fin du Monde puisse être toute autre, une métaphore, un renversement du pouvoir et des valeurs. Quel serait ce monde ? Il serait celui du d’"OBJECTION!" qui a connu le Jour du Jugement Avant Dernier, jour où le Mal a pris le pouvoir sur le Bien, faisant ainsi basculer toutes les valeurs morales et sociales.

Dans ce monde, tuer est devenu une vertu, étriper un principe et torturer un art de vivre. Cette nouvelle société, à haute dose d’anarchisme, est toutefois dirigée par une nébuleuse politique qu’aucun citoyen ne cherche vraiment à connaître puisque chacun a accepté le règne du plus fort. Le faible, quant à lui, est condamné à être férocement méchant pour survivre dans la jungle urbaine. La Haute Méchanceté impose ses propres codes loufoques, lois absurdes et fantaisies macabres véhiculées par des émissions et un art de propagande (l’émission "Objection !" produite par le Tribunal de l’Injustice et les Naz’ avec leurs hits "In The Nazi" et "Foscho ! Facshomen !").

Cette Haute Méchanceté est constituée de monstres qui s’avèrent être les personnages principaux de votre nouvelle série FUNeste ! Ces derniers sont à la tête des plus hautes sphères du pouvoir : le Tribunal de l’Injustice, le cabinet Everman & Men et la Grande Institution du Crime. Tous foutraques, décalés et satiriques, ils vont être confrontés à des péripéties rocambesques qui ne vont cesser de croître à l’approche du Centenaire du Jour du Jugement Avant-Dernier.

C’est un monde en crise drolatique que vous propose "OBJECTION !" .
9 mai 2012

"Blow Out" (1981), Brian de Palma

75554536_pTous les réalisateurs comptent un certain nombre de casseroles dans leurs filmographies qui s’avèrent, avec la postérité, celles de restaurants étoilés. Echec commercial cuisant à sa sortie en 1981, Blow Out, écrit et réalisé par Brian de Palma, rentre dans cette catégorie jusqu’à être considéré comme l’un de ses meilleurs films, comme l’estime le filmivore Quentin Tarantino qui lui a rendu hommage dans Boulevard de la mort. Le rapprochement entre ces deux cinéastes n’est pas anodin puisque tous d’eux font des films de référence et référentiels qui expriment leur cinéphilie. Celle-ci prend une tournure particulière dans Blow Out (éclater) puisqu’il s’agit d’un remake librement inspiré du Blow Up (agrandir) de M. Antonioni tout en reposant sur une mise en abyme.

Le film s’ouvre sur une séquence de slasher bas de gamme reposant sur de nombreux codes du genre utilisés antérieurement par J. Carpenter dans Halloween : caméra subjective, mobile et fluide, respiration du tueur, couteau à la main et jeunes filles à demi-nues. Alors que le tueur brandit son arme blanche, la jeune fille visée pousse un cri d’un ridicule drolatique. Quelque chose cloche et, connaissant le style de Brian de Palma, on se doute bien que le réalisateur se joue de nous, comme dans Dressed To Kill dont la scène d’ouverture s’avère être un cauchemar révélateur sur la protagoniste. Ici, la séquence d’ouverture ne repose non pas sur un rêve mais sur une fiction puisqu’il s’agit en fait d’un extrait de film d’horreur, mis en scène de manière parodique,  sur lequel travaille l’ingénieur du son Jack Terry (surprenant John Travolta dans ce rôle). Or, le spectateur peut en témoigner, le cri et les bruitages sont médiocres. Sous l’ordre de Sam, le réalisateur, Jack doit enregistrer de nouveaux sons d’ambiance et trouver une nouvelle crieuse. En pleine nuit, alors équipé de son magnétophone et de son micro-perche sur un pont surplombant une faune et une flore entourant un lac, Jack assiste à l’accident d’une voiture qui sombre dans l’eau après une explosion. Il s’empresse alors de sauver les passagers et ne parviendra qu’à extirper la seule rescapée, Sally, jeune maquilleuse naïve et escort-girl engagée par des politiciens véreux (Nancy Allen habituée aux rôles de prostituées). Le conducteur décédé s’avère quant à lui être le gouverneur Mac Ryan, fraîchement élu et potentiel futur président des Etats-Unis, introduit précédemment par un split-screen sur un journal TV et le travail de Jack sur des bandes-son d’explosions. Ainsi démarre l’intrigue de Blow Out,  thriller pluriel dont la clef repose sur la puissance et les techniques du cinéma et plus particulièrement du son. Jack, qui a enregistré l’accident sur son magnétophone, écoute obsessionnellement la bande et découvre qu’il s’agit d’un attentat : le pneu n’a pas crevé mais il a explosé suite à un coup de feu, révélation mise en scène par une surimpression rappelant une bulle de BD qui associerait Jack et sa pensée, comme s’il était enfermé dans sa propre perception. Si les références au complot et à la corruption sont présentes, notamment avec la mention au film Zapruder (film amateur qui a immortalisé l’assassinat de JF Kennedy), Blow Out ne repose pas dessus puisque l’on découvre rapidement que le meurtre a été l’initiative d’un seul homme, Burke, qui a bravé les interdits des supposés commanditaires et qui se transforme en tueur obsessionnel semblable au giallo, comme  celui des Frissons de l’angoisse de Dario Argentino dont le rôle principal est tenu par David Hemmings, acteur de Blow Up.

Commence alors une enquête vaine pour faire jaillir cette vérité que l’entourage du gouverneur cherche à étouffer et qui prend un tournant avec la découverte d’un homme, Manny Karp, qui a filmé la scène et a vendu ses clichés. L’enquête est vaine parce que dès la scène du pont le spectateur peut pressentir que le protagoniste est condamné : il voit un homme, Burke, caché sur une rive et que Jack ne voit pas dans la précipitation. Or, tout du long, la mise en scène repose sur la mécanique du suspense décrite par A. Hitchcock, influence majeure dans le cinéma de Brian de Palma : le spectateur en sait toujours plus que les personnages et, impuissant, il les voit se faire manipuler comme des marionnettes. Ce choix de mise en scène marionnettiste reposant sur le suspense révèle les enjeux cinématographiques de Blow Out : le rapport entre réalité et fiction. Ici, le tueur est un metteur en scène qui manipule, maquille des crimes et maîtrise l’espace et le temps. A contrario, Jack ne met pas en scène.  Il reproduit la scène (comme on peut le voir dans une séquence hommage à Blow Up où il fabrique le film du crime à l’aide des images de la planche-contact  de Manny Karp qu’il découpe et met en mouvement sur une table de prise de vue et sur lesquelles il ajoute sa bande-son) et croit maîtriser alors qu’il est manipulé et soumis à la fatalité (comme le présage son accident de voiture dans une vitrine de mannequins en plastique dans sa course spectaculaire pour sauver Sally). Marionnette de Burk, il est aussi celle de Brian de Palma qui l’ancre dans cette fatalité. Le flash-back sur la mise en écoute d’un policier à l’issue tragique renvoie à celle de Sally, la relation Jack-Sally fait échos à celle dramatique de Scottie et Madeleine-Judy dans Vertigo de A. Hitchcock et Jack se retrouve enfermé par la mise en scène (la surimpression mentionnée précédemment, ses écouteurs qui l’isolent du monde, le temps ralenti que lui impose le réalisateur lorsqu’il s’élance dans une foule dynamique pour retrouver Sally).

3_reasons_blow_out_stillContrairement à Sœurs de sang et Dressed To Kill, thrillers plus légers où les enquêtes fondées sur la vue et l’image étaient ménées par une journaliste inséparable de ses jumelles ou par un adolescent surdoué aidé par une caméra trafiquée, il y a quelque chose de beaucoup plus sombre dans Blow Out où la réalité vire au cauchemar qui, à cause du poid sonore et d’une interpénétration entre réalité et fiction, atteint son paroxysme à la fin du film. Si Jack parvient à tuer Burke, il découvre le cadavre de Sally sous un feu d’artifice qui apporte une dimension visuelle immatérielle, voire onirique : les artifices prennent ici le dessus sur la réalité, le faux sur la vérité. La séquence de clôture est encore plus insoutenable : Jack, qui avait mis sur écoute Sally, a enfin trouvé LE cri demandé par Sam, le rendant fou. Or, cette folie avait été annoncée par ses propres phrases (« Tu as le choix entre la mort ou la folie »). L’une est morte et l’autre sombre. L’élément déclencheur devient élément de résolution. La boucle est bouclée, comme si Brian de Palma, désenchanté comme ses personnages (rappelons que Jack finit comme preneur de son de série B alors qu’il était ingénieur surdoué pour la police et que Sally est une simple maquilleuse alors qu’elle rêve d’exercer dans le cinéma) leur avait fait subir tous ces vas-et-viens dans l’unique but de trouver ce cri contenant la vérité dans une diégèse faite de manipulations et de faux-semblants.

Si Blow Out s’est révélé postérieurement être une casserole en argent, c’est bien parce que ce film semble le plus personnel du réalisateur. Chaque plan est une démonstration de sa virtuosité et de sa maîtrise de la mise en scène. Utilisation de tout le champ et du hors-champ, tensions à l’intérieur du cadre, ralentis, split-screens, surimpressions, multiplication des angles de prise de vue, surimpressions, mobilité et fluidité de la caméra, variation des focalisations… Ces effets ne sont pas gratuits : ils happent le spectateur mais ils servent surtout à intégrer une dimension cinématographique dans la réalité du film (séquence du pont) et à manipuler les personnages. Blow Out, par sa réalisation et son sujet, est un film qui parle de cinéma. Si quelques éléments viennent afflaiblir l’ensemble (la musique de Pino Donaggio a vieilli et il y a quelques temps flaibles au milieu du film), Blow Out est un film d’auteur incontournable pour les questions qu’il soulève sur le cinéma. S’il est catalogué dans la rubrique « thriller », je le range dans mes manifestes en 24 images par seconde sur ce qu’est le cinéma.

Pauline Pécou

7 mai 2012

"Twixt" (2012), Francis Ford Coppola

A force d’avoir le postérieur entre deux chaises, le maître est tombé.

images-10Twixt (2012) est le troisième film après L’homme sans âge (2007) et Tétro (2009) de la période d’émancipation radicale de Francis Ford Coppola par rapport au système hollywoodien. Dans ces films, le réalisateur a décidé de réaliser ses propres scénarios reposant sur des thèmes personnels et de les produire grâce à sa société American Zoetrope fondée en 1969 avec Georges Lucas afin d’obtenir son indépendance artistique. Ces conditions de création inscrivent fortement Francis Ford Coppola dans la pensée de la politique des auteurs définie par Truffaut dans son article « Ali Baba et les quarante voleurs » paru en février 1955 dans le n°44 des Cahiers du Cinéma. Or cette pensée soulève bien des questions appliquée à Twixt : doit-on critiquer ce film au regard de l’œuvre et de la vie du réalisateur ou peut-on le critiquer indépendamment de son contexte ?

Twixt, comme ce titre l’explicite (vient de « between »), est un film sur l’ « entre », entre rêve et réalité, conscient et inconscient, surface et profondeur. Hall Baltimore (méconnaissable Val Kilmer), écrivain de sorcellerie bas de gamme, joufflu, alcoolique et rongé par la culpabilité, se rend dans une bourgade étrange et presque déshumanisée, hantée par un massacre et surplombée d’un beffroi à sept cadrans, pour faire la promotion de son dernier roman. Il y fait la connaissance du shérif Bobby Lagrange (Bruce Dern) qui lui propose de co-écrire un polar inspiré par le récent meurtre d’une jeune fille tuée par un pieux dont le corps est entreposé dans son bureau. Alors que Hall Baltimore refuse dans un premier temps cette offre, il finit par l’accepter après le chantage pécunier de son épouse et un rêve dans lequel il rencontre une jeune fille rescapée du fameux massacre, V. ou Virginia (interprétée par Elle Fanning), projection de la propre fille de Hall décédée lors d’un accident de bateau alors qu’il était en train de décuver, et le fantôme d’Edgar Allan Poe (dont l’épouse s’appelait Virginia et dont l’interprétation repose sur Ben Chaplin) qui deviendra au fur et à mesure de ses rêves un mentor et qui le conduira au cœur de son inconscient, sorte de coffre-fort renfermant les névroses dont l’écrivain doit se libérer pour trouver la solution de son roman policier.

Vous l’aurez sans doute compris, il m’est fort difficile de résumer, voire de comprendre, ce film où s’entremêlent enquête policière, quête de rédemption et démarche de création, tant ces éléments s’avèrent confus à la fois pour le réalisateur et son spectateur. Il n’est donc pas surprenant que ce manque de clarté narrative se répercute indéniablement sur les choix de mise en scène. Si la scène d’introduction éveille bien une certaine curiosité, grâce à la voix off grave et inquiétante de Tom Waits et à des plans déshumanisés et étranges rendant hommage à des films d’horreur comme Vendredi 13 de Sean S. Cunningham ou dans la veine de la série de vampires True Blood (inserts sur des objets, traveling latéraux sur des rues vides, contre-plongée sur le beffroi) bien rythmés par les sonneries du clocher, l’intérêt suscité retombe comme un soufflé tant l’histoire peine à démarrer. Or, lorsqu’elle daigne enfin le faire, elle se perd malheureusement dans un délire rocambolesque en panne d’inspiration. Ce constat est bien contradictoire tant les influences sont nombreuses (film fantastique réunissant le maître de l’épouvante, des vampires et des satanistes, drame freudien, thriller, esthétiques de Tim Burton et David Lynch…) mais si mal ficelées qu’elles s’assemblent dans un patchwork grossier aux coutures criardes. Il semblerait qu’en voulant trop en faire (Aurait-il voulu maladroitement montrer qu’il était toujours dans le coup malgré son grand âge ? ), le maître a perdu sa superbe, s’est dispersé et s’est perdu. Twixt ressemble tristement à son protagoniste, « un Stephen King au rabais ». Francis Ford Coppola a voulu plonger son spectateur dans un film étrange rompant avec ses chefs-d’œuvre précédents mais ce dernier n’y parvient pas vraiment. Pourquoi ? Parce que tout sonne trop, ou pas assez donc faux. Bien que tournées en numérique, les séquences oniriques en noir et blanc et parsemées de rouge ne parviennent pas à atteindre la beauté esthétique d’un Sin City, la lenteur du montage (Robert Schafer, Kevin Bailey et Glen Scantlebury : le trio s’est-il mis d’accord ?) me semble gratuite parce qu’elle tarde à créer un univers total (ce qui m’a valu de m’assoupir), l’humour est un peu lourd, le jeu de Val Kilmer peine à être aussi nuancé qu’il devrait l’être au regard de ses profondes névroses (on a donc du mal à s’y intéresser et l'on déplore que le réalisateur et son acteur ne se soient inspiré du jeu magistral de Harvey Keitel dans Bad Lieutenant de Abel Ferrara par sa douleur bestiale qui hérisse le poil, mais sans doute il y a-t-il trop d'artifices dans Twixt pour que jaillisse l'émotion pure), les dialogues sur la création sont entendus et les effets visuels sont laids et dignes d’un débutant (ses split-screens, remplissant certes leur rôle de fracture entre Hall et sa femme,  sont faciles et font honte à ceux de Brian de Palma, et les surimpressions finales sont maladroites même si elles peuvent être défendues analytiquement par le fait que la mort de la fille du protagoniste se lit à travers le personnage de V.).

Si je soulève l’importance de la question de la politique des auteurs, c’est bien parce que Twixt n’a fait que renforcer mon scepticisme sur la nouvelle période artistique et de rupture de Francis Ford Coppola que je considère plus fermée qu’ouverte, plus soumise que libre. Aux œuvres épiques et monstrueuses par leur génie que sont les volets du Parrain et Apocalypse Now succèdent celles plus nuancées et paradoxales de ces dernières années : alors que leur fond semble plus personnel, la forme, elle, semble prendre une tournure plus impersonnelle. A certains thèmes récurrents de sa période Nouvel Hollywood, comme la transformation d’un homme de la morale à l’immoralité, de la normalité à la monstruosité, s’opposent ceux antithétiques de la quête identitaire rédemptrice et de la déchirure profonde entre parents et enfants (Tétro et Twixt) issue du décès du fils de Coppola qui semble hanter ses derniers films. Cette information biographique éclaire-t-elle différemment Twixt dans son appréciation ? Légèrement sur le fond mais pas sur la forme. Et c’est bien ce qui me gêne dans ce film et qui me fait remettre en cause l’angle de la politique des auteurs : le style, la signature pleine de grâce et de pulsion de Francis Ford Coppola. Or, si le sujet de Twixt appelaient cette grâce et cette pulsion, même en filigrane, elles n’y sont pas.

« A la première vision, Ali Baba m'a déçu, à la seconde ennuyé, à la troisième passionné et ravi » disait Truffaut pour défendre le film de Jacques Becker et pour confirmer sa pensée sur la politique des auteurs. S’il finit par être passionné, c’est parce qu’il y découvre peu à peu les marques, voire les marqueurs, de l’auteur. Je comprends Truffaut mais je n’adhère pas toujours. J’applique cette politique à John Carpenter ou Martin Scorcese qui malgré leur grand âge et parfois quelques essoufflements restent fidèles à leurs marques et à leur style. Par exemple, un mauvais Carpenter reste un modèle pour le film de genre car le maître y distille toujours un savoir-faire qui n’appartient qu’à lui et qu’il est bon d’observer. Je n’applique pas cette politique à Francis Ford Coppola à cause de ce Twixt. Je n’ai pas vu du Francis Ford Coppola mais plutôt une mixture fade mêlant tout ce qui a marché et ce qui marche aujourd’hui (Est-ce pour cela que certains critiques estiment que Francis Ford Coppola a retrouvé sa jeunesse dans ce film ?) et sa touche personnelle n’y change finalement rien puisqu’elle n’est pas mise en valeur de manière personnelle. Au final, s’il ne m’a pas convaincue, Francis Ford Coppola a quand même réussi un pari, réaliser un vrai « twixt », entre divertissement et esthétique sans pour autant être ni divertissant ni esthétique.

Pauline Pécou

7 mai 2012

"2 days in New York" (2012), Julie Delpy

546575_10150695339989507_656219506_9088821_556405342_nPour être honnête, un certain scepticisme m'a chatouillée quant au choix de 2 days in New York que j'imaginais comme une comédie romantique rose-bonbon, façon Sex & The City à la sauce hexagonale, emplie de clichés creux sur les couples mixtes et les différences culturelles entre la France et les USA. Et puis, je le concède, un autre problème, encore plus effrayant, s'est imposé à moi : celui de la place tentaculaire de Julie Delpy, à la fois actrice, réalisatrice, scénariste, productrice, et même compositrice, qui me laissait présager des reflux narcissiques de son dernier film, La comtesse.

Je l'admets, mes idées préconçues et quelque peu flottantes ont été mises à mal dès la scène d'ouverture sur un théâtre de marionnettes décalé où les personnages d'un conte de fée ont laissé place à ceux, moins romantiques, de la famille de Marion. Or, c'est bien là que se trouve la signature de Julie Delpy qui se sert de la réalité comme une pâte à modeler qu'elle malaxe jusqu'à l'extrême pour inventer des portraits caricaturaux, voire grand-guinolesques, hauts en couleurs et parfois fantaisistes. Ce mélange crée une comédie satirique qui interroge les clichés à l'intérieur d'une famille recomposée et foutraque dont on suit les aventures avec un certain plaisir grâce à une narration fluide servie par le montage efficace de Judy Rhee qui s'amuse aussi de certains codes, comme les séquences en accéléré façon comédies muettes du début du XXème siècle, ou celles fondées sur une abondance d'images fixes, parfois métaphoriques, subliminales et comiques.

Si 2 days in New York subit quelques baisses de régime dans un rythme globalement effréné, à cause sans doute d'un effet de surenchère et de dispersion, il n'en demeure pas moins que les situations sont souvent cocasses. Les tentacules de Julie Delpy semblent s'emmêler alors qu'en réalité l'entremêlement se révèle être un tressage méthodique qui produit un joyeux désordre plutôt intelligent. En effet, le charme de 2 days in New York repose presque intégralement sur une intelligence qui se fait rare : celle de la dérision. Or, il s'avère assez jubilatoire, dans une société post-soixante-huitarde qui pullule de féministes trop sérieuses, d'en voir une, descendante directe de cette lignée, rire de ses névroses et frasques hystériques, ébranler à coups de couteau le visage lisse de sa jeunesse autant qu'elle ébranle le portrait intello de gauche dressé dans son volet précédent, 2 days in Paris, faisant ainsi preuve d'une certaine honnêteté intellectuelle dans une oeuvre pétillante, familiale et amicale (le père de la fiction est celui de la réalité tandis que Alexia Landeau et Alexandre Nahon ont cosigné le scénario) qui se détache par une maturité parfois adolescente.

Pauline Pécou

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