Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Le quart d'heure du quatre-heures cinématographique et autres douceurs
Le quart d'heure du quatre-heures cinématographique et autres douceurs
  • "Le quart d'heure du quatre-heures cinématographique et autres douceurs" regroupe des analyses, critiques, récits, points de vue personnels sur le cinéma, le théâtre et l'art. A lire avec un thé ou un chocolat chaud.
  • Accueil du blog
  • Créer un blog avec CanalBlog
Publicité
Le quart d'heure du quatre-heures cinématographique et autres douceurs
Pages
Archives
Derniers commentaires
Newsletter
Visiteurs
Depuis la création 32 147
7 mai 2012

De jeunes talents cachés dans des caves

75741_1606350272210_1770181_nC'est avec curiosité que je me suis rendue hier au Bab-Ilo avec quelques amis pour assister au spectacle « Zack Naranjo sont sur un bateau ». Ce lieu, un peu hors du temps, tout de bois décoré, éclairé par une faible lumière jaunâtre et possédant une petite salle au sous-sol, ne laissait en rien présager le grand moment que nous allions vivre.

 Après une petite intervention de son acolyte Hugo Le Guen, Zack Naranjo a présenté son spectacle et j'emploie bien ce terme-ci parce qu'il est difficile de lui appliquer celui de « one-man show ». Si la première partie reposait davantage sur certains codes du stand-up, parfois détournés, la seconde a vraiment vu naître un univers hybride, mêlant poésie et humour gras, gravité et folie, grands sujets et petites histoires. Zack Naranjo ne se met pas en scène mais il convoque sur scène une succession de personnages « attachiants » et vrais qui provoquent l'émotion, le rire et l'évocation mais aussi la réflexion.

A la suite de ce spectacle, Hugo Le Guen et Zack Naranjo nous ont fait l'honneur de nous présenter en avant-première un extrait de leur prochain spectacle « Ne pas jeter sur la voie publique » qui parodiait plusieurs genres théâtraux depuis la naissance de la tragédie. Et là, je pèse mes mots, nous avons assisté à un grand moment de théâtre. Un grand moment de comédie pure qui a provoqué des éclats de rire contagieux dans la salle qui ce soir-là avait la chance d'être brassée entre jeunes artistes et futurs cadres, cheveux blonds et rebelles et cheveux blancs et lissés. Moi, je n'ai jamais autant ri qu'hier soir. D'un rire enjoué, spontané et libérateur. Pourquoi ? Parce qu'en plus de former un excellent duo, Zack Naranjo et Hugo Le Guen savent rire des codes et des clichés permis par une vaste culture théâtrale. Ils osent proposer des choses absurdes, parfois violentes, parfois grivoises, parfois faciles et, malgré quelques cafouillages et des erreurs dues à leur jeunesse, on leur pardonne tout. Ce n'est pas tant le fond qui est important ici (même si on note une intelligence certaine dans l'écriture) mais bien la joie qui a été dégagée sur cette petite scène, cet amour pour le théâtre, pour les acteurs et le public.

Ces deux artistes sont parvenus à honorer la comédie (genre si difficile) et le rapport avec le public, dans une fête complice entre scène et salle. Et j'ose le dire, ce rapport manque cruellement au théâtre français actuel. Il ne suffit pas de faire des adresses au public pour créer une communion avec lui.

 Pauline Pécou

Publicité
Publicité
Commentaires
Publicité